Amour, qui dès l’aube du temps
Flottais sur la terre et les eaux ;
Toi qui, dans l’arbre et dans l’étang,
Meus les poissons et les oiseaux.
Toi qui dans la forêt mouvante
Troubles la sève sous l’écorce,
Et joins, aux heures violentes,
La soumission et la force.
Au delà du bien et du mal
Mènes les coeurs phosphorescents,
Amour au regard d’animal,
Ô dieu des âmes et du sang
Le cœur innombrable, poèmes, Calmann-Lévy, 1901