Mets les mains sur mon front où tout l’humain orage
Lutte comme un oiseau,
Et perpétue ainsi qu’au creux des coquillages
Le tumulte des eaux.
Ferme mes yeux afin qu’ils soient clos et tranquilles
Comme au fond du sommeil,
Et qu’ils ne sachent plus quand passent sur la ville
La lune et le soleil.
Parle-moi de la mort, du songe qu’on y mène,
De l’éternel loisir,
Où l’on ne sait plus rien de l’amour, de la haine,
Ni du triste plaisir ;
Reste, voici la nuit, et dans l’ombre croissante
Je sens roder la peur ;
Ah ! laisse que mon âme amère et bondissante
Déferle sur ton cœur
Lutte comme un oiseau,
Et perpétue ainsi qu’au creux des coquillages
Le tumulte des eaux.
Ferme mes yeux afin qu’ils soient clos et tranquilles
Comme au fond du sommeil,
Et qu’ils ne sachent plus quand passent sur la ville
La lune et le soleil.
Parle-moi de la mort, du songe qu’on y mène,
De l’éternel loisir,
Où l’on ne sait plus rien de l’amour, de la haine,
Ni du triste plaisir ;
Reste, voici la nuit, et dans l’ombre croissante
Je sens roder la peur ;
Ah ! laisse que mon âme amère et bondissante
Déferle sur ton cœur
Le cœur innombrable, poèmes, Calmann-Lévy, 1901