Le silence joyeux d'automne,
Où le froid net rit de plaisir,
Contient un pétillant désir
A la fois vif et monotone.
Le cri d'un canard se cantonne
Au bas d'un buisson déchiré
Par le vent clair. Les bois, les prés,
Qu'un gel mince et brillant peinture.
Semblent jouir et s'enivrer
De cette étreinte de froidure.
Le ciel pur est du bleu sacré
Des printemps d'Hellade ! Nature,
Qu'il est beau ton désir mouvant !
Les silences, le froid, le vent,
Tout ce qui séduit ou harcèle,
Vient servir la vie éternelle
De l'univers gonflé d'ardeur !
— Nature sans repos ni peur,
Qu'il est beau le désir panique
De la forêt chantant, tanguant,
Forte comme un voilier fringant
Qui fend les flots de l'Atlantique !
Rien ne meurt, tout va s'élancer
Bientôt, à nouveau, de la terre
Où les germes sont entassés
Comme une dormante panthère.
— Car, quel que soit l'épuisement
De l'automne, et ses longues pauses,
Le printemps, en qui tout repose,
Se prépare éternellement !
Les Forces Eternelles