18/11/2012

547. Matin de Mai


Un lilas, tout fleuri, semble épais, rocailleux,
Comme un récif en corail bleu.

Le cri désordonné d'un oiseau déchiquette
La pulpe du ciel qui halète.

L'ombrage des sapins sur le chemin étend
La verte fraîcheur des étangs ;

Leurs délicats bourgeons, aigus comme des flèches,
Sont jaunes comme des flammèches.

Une abeille, volant dans un carré de ciel.
Tisse un morceau de toile en miel.

Les duveteux parfums que la chaleur exploite
S'élargissent, rêveurs et moites.

L'odeur d'un lierre ombreux, par la brise surpris,
S'envole comme une perdrix.

Toute la matinée, exultante, odorante,
A la gaîté de l'eau courante.

Vent bleu, jardin, soleil, cri d'oiseau délirant.
J'absorbe tout en respirant!

Les Forces Eternelles