10/02/2012

440. "Toujours, à toutes les secondes"


Toujours, à toutes les secondes,
Tandis qu’errante ou sous mon toit
Je suis moins moi-même que toi,
Ton corps lointain se mêle au monde !

Je t’évoque : doux, sans orgueil,
Alternant les bonds et les pauses,
La tristesse comblant ton œil,
Avec précaution tu poses,
(C’est dans mon songe !) sur le seuil
De mon âme amère et déclose,
Ton pas calculé de chevreuil.

Poèmes de l’amour, Fayard, 1924