24/11/2012

588. Ce ne sont pas les mots - Solitude

CE NE SONT PAS LES MOTS...


Ce ne sont pas les mots les plus étincelants
Qui pourraient définir la force qui nous lie :
Les vocables : bonheur, enchantement, folie,
Ne sont pas si profonds, si vastes, ni si lents
Que cet illimité et conscient bien-être
Qui me fait respirer avec les cieux ! Peut-être
Pourrions-nous baptiser nos suaves moments
Du beau nom de plaisir et de contentement.
— Être content : splendeur, possession du monde !
Royauté d'un tranquille et bleuâtre Océan ;
Plénitude sans hâte, indolence féconde,
Qui font se ressembler l'excès et le néant.
Contentement ! Ce dont aucun humain n'est digne,
Ce dont nul ne jouit qu'avec la crainte insigne
Qu'il lui faudra bientôt, sûrement, expier
Cette fortune intruse, innocente et suprême...
Contentement : par quoi tout corps cherche à prier !
— Et je connais cela par ton amour ! Je t'aime,
Étranger qui prends tout et qui m'as tout donné,
Commencement de moi du jour où tu es né,
Toi mon sang véritable, et ma vie hors moi-même...

SOLITUDE

Je t'aime, mais je rêve, et mon être sans borne,
Quand le croissant des nuits montre sa belle corne,
Attiré vers les cieux par des milliers d'aimants,
S'élance, et va s'unir à tous les éléments.

Pourtant c'est toujours toi que mon désir réclame,
Mais comment pourrais-tu dominer sur mon âme,
Si tu ne peux bannir de mon cœur ébloui

Ce pouvoir d'espérer par quoi je te trahis ?

Les Forces Eternelles