18/02/2010

036. Anna de Noailles à Amphion. 2


Le texte des messages 35, 36, 37 est extrait de l’ouvrage "Anna de Noailles, une amie de la princesse Edmond de Polignac" par Claude Mignot-Ogliastri, page 35, 36, 37.
Fondation Singer-Polignac. Editions Méridiens Klincksieck .
ISBN 2-86563-150-8
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2/3. Ce chalet au bois odorant, aux fraîches tentures symbolise pour le poète l'innocence enfantine: elle ne l'habita que jusqu'à dix ans, partageant la chambre de sa sœur.

Les réveils d'autrefois! lorsque dans les rideaux
Le soleil avivait l'odeur de la cretonne
Et qu'ébloui de joie et d'azur l'on s'étonne
De revoir le jardin et ses bordures d'eau.


Même simplicité dans la salle à manger et le salon du rez-de-chaussée, embaumé par «l'arôme de parquet ciré et l'effluve des mille roses débordant les vases de cristal».

C'est là, dans le salon que de fraîches cretonnes
Rendent clair et gai comme l'eau,
Que j'écoutais le soir, auprès d'un feu d'automne,
Ma mère jouer du piano.


Sur les· vignes et le tennis surgit en trois ans un château romano-byzantin dessiné par Viollet-le-Duc, dont le grand salon abritait deux pianos : « Ce plaisant bâtiment de couleur blanche et rose était envahi à sa base par les viornes et les troènes, arbustes ténébreux aux floraisons lactées, et sur le treillage des murs s'élançaient jusqu'aux balcons des capucines, fleurs volantes posées sur la plate soucoupe de leur gai feuillage, gosiers dorés que l'heure de midi gorgeait de fraternelle lumière. Le château devait sa dénomination prétentieuse à une tourelle modeste, mais crénelée, qui touchait mon imagination ainsi qu'une romanesque fanfare. »